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† André Gavillet

Jean-François Cavin
La Nation n° 1998 25 juillet 2014

André Gavillet a eu un parcours peu ordinaire: le lettré est devenu fiscaliste, le collaborateur de la Ligue vaudoise est devenu chef socialiste. Comme l’a relevé la presse quotidienne, il a en effet commencé son activité politique dans notre Mouvement, durant quelque temps, où il a notamment écrit dans ce journal. Et ce n’est sans doute pas sans penser à La Nation qu’il a fondé, bien plus tard, Domaine Public devenu cinquantenaire. Il y a publié des centaines d’articles jusqu’à cette année, avec constance et originalité. Il avait une belle plume, nette, presque sèche, on pourrait dire sartrienne, dont la pointe visait juste.

Il a revêtu la charge de conseiller d’Etat durant onze ans, alors que l’Entente vaudoise tenait les affaires assez bien en mains; en chef des Finances, fonction à laquelle rien ne le prédisposait mais dont il a parfaitement maîtrisé la technique, il n’a donc pas pu appliquer pleinement un programme de gauche; mais il faisait avancer ses idées dans les marges. D’ailleurs, il avait un sens du bien public trop prononcé pour agir de manière principalement partisane. Ce penseur du socialisme raisonné s’appuyait sur les faits, sur les chiffres, qu’il lisait avec intelligence; il avait en prédilection les statistiques démographiques, débouchant sur des prévisions dont il savait faire usage pour réfléchir sur les besoins futurs du Canton.

A l’époque où il n’y avait pas de tribunal administratif et où le Conseil d’Etat était l’autorité de recours générale, M. Regamey considérait qu’André Gavillet était le meilleur des conseillers d’Etat-juges, instruisant en toute objectivité et sans être prisonnier de l’administration.

André Gavillet était un vrai fédéraliste, pas un fédéraliste d’occasion quand cela servait ses plans, mais un fédéraliste d’instinct et de conviction. Il a par exemple fortement combattu le projet furglérien de police fédérale de sécurité. C’est en cela, particulièrement, qu’il nous est resté proche.

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