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Un nouvel hymne national?

Ernest JominiRevue de presse
La Nation n° 1998 25 juillet 2014

Plus de deux cents projets sont déposés auprès de la Société suisse d’utilité publique. Voici ce qu’écrit à ce sujet Mme Isabelle Falconnier («Selfies et autres câlins médiatiques», L’Hebdo du 10 juillet):

[…] L’an prochain, un jury puis le public, via un vote par téléphone, internet ou SMS, désigneront leur préféré. C’est idiot et inutile. Ce qui émeut, c’est une vieille photo en noir et blanc, pas le selfie pris la veille. Que les paroles de «Sur nos monts quand le soleil, etc.» ne signifient rien aujourd’hui n’a aucune importance. La mission d’un hymne national est de renvoyer aux racines, d’éveiller le sentiment d’appartenance. C’est de savoir que la même mélodie a été chantée par nos parents, nos grands-parents et leurs propres pères et mères qui rend un chant émouvant. Une mélodie flambant neuve ne rappelle aucune enfance, aucun paysage. On ferait mieux de désigner le Ranz des vaches comme hymne national. Ce n’est pas pour rien que la Fête des vignerons en a fait son hymne. Personne ne comprend les paroles mais tout le monde pleure à la fin.

Pendant des siècles, la Suisse n’a pas eu d’hymne national. L’actuel s’est peu à peu imposé dans la première moitié du XXe siècle. On en a surtout besoin aujourd’hui dans les stades où les sportifs, filmés par la TV, font semblant de chanter. «Sur nos monts quand le soleil…»: le texte original est en allemand. Rappelons que son auteur, le Père Zwissig, fut chassé de son couvent avec ses confrères par le gouvernement radical d’Argovie lors des troubles du Sonderbund. Ils trouvèrent refuge en Autriche. L’auteur de l’hymne national expulsé de Suisse: ça ne manque pas de sel. Une bonne raison de plus de ne rien changer.

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