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1991

Jean-Blaise RochatChronique vaudoise
La Nation n° 2008 26 décembre 2014

«Il est des lieux qui tirent l’âme de sa léthargie, des lieux enveloppés, baignés de mystère, élus de toute éternité pour être le siège de l’émotion religieuse. […] Pour l’âme, de tels espaces sont des puissances comme la beauté ou le génie. Elle ne peut les approcher sans les reconnaître. Il y a des lieux où souffle l’esprit.» Nul doute que ce début de La Colline inspirée de Maurice Barrès s’applique également à l’un des endroits les plus poétiques de notre pays: Romainmôtier.

Les vicissitudes de l’histoire n’ont guère dérangé l’harmonie naturelle et architecturale de l’ensemble. Certes, les Bernois ont détruit le cloître, l’église paroissiale Notre-Dame, une chapelle dédiée à sainte Anne et saint Vincent Ferrier en souvenir de sa prédication, lors de son passage en mars 1404. Elle était située sur la route de Croy. Si l’on peut déplorer ces pertes irrémédiables, force est de reconnaître que les constructions ultérieures se sont intégrées avec bonheur au site. Au reste, Leurs Excellences, après avoir sécularisé le monastère, se sont contentées d’un service de maintenance, l’église abbatiale étant devenue temple paroissial.

Comme partout en Europe, au XIXe siècle, se manifeste un intérêt archéologique pour les monuments médiévaux. Cet élan aboutit à un premier chantier de restauration à l’aube du XXe siècle, guidé par un souci d’authenticité. Dès 1991, de nouvelles restaurations ont été entreprises qui ont abouti à l’état des lieux actuel. L’unanimité est faite sur la réussite de l’entreprise. Les responsables ont su concilier les exigences scientifiques de l’archéologie et le patrimoine immatériel, la poésie des lieux.

Un livre magnifique raconte tout cela en détails, avec force documents. L’amoureux du site y trouvera son contentement autant que le spécialiste. Quoique bardé de toutes les cautions scientifiques, cet épais volume à la reliure cartonnée peut aussi être classé au rang des beaux livres, de ceux que l’on offre volontiers à Noël. Inutile d’ajouter que la Fondation Marcel Regamey a soutenu cette estimable entreprise.

 

Référence: Romainmôtier restaurée 1991-2001, l’église et son décor (XIe- XXe siècle), ouvrage collectif dirigé par Brigitte Pradervand et Nicolas Schätti, Cahiers d’archéologie romande, 145, Lausanne 2014, 223 p.

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