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En souvenir de Jessy Udry

Olivier Delacrétaz
La Nation n° 2021 26 juin 2015

En été 1999, Jessy Udry déboula à notre camp de Valeyres, à Vers-l’Eglise, les bras chargés de fruits et de bouteilles. Cette générosité immédiate et sans problème dessinait le personnage, un Valaisan de Savièse de 38 ans, droit, vigoureux, le visage ouvert et le sourire facile.

Ce grand adepte de la lutte suisse avait apporté son cor des Alpes. Nous fîmes le tour des voisins pour leur demander s’ils accepteraient une diane aux résonnances alpestres. La réponse fut positive et Jessy Udry nous réveilla, deux semaines durant, aux sons doux et puissants du final de la 1re symphonie de Brahms. A sa demande, et pour varier les plaisirs, Jean-Blaise Rochat réalisa une adaptation pour cor de l’andante du 3e concerto pour violon d’Alfred Schnittke, compositeur que Jessy avait commencé par détester, mais auquel notre rédacteur en chef avait fini par le convertir.

Cette rencontre fut des plus profitable, tant pour la réflexion que pour les liens d’amitié qui s’établirent.

Nous prônions de part et d’autre une défense inconditionnelle de la Suisse et des cantons. Mais Jessy Udry, incarnation du Valaisan authentique, affirmait d’abord son patriotisme suisse, alors que notre sentiment patriotique allait au Canton de Vaud. Notre patriotisme suisse était réel, mais formulé d’une manière plus intellectuelle. Nous le déduisions rationnellement de notre patriotisme vaudois. Les jeunes participants pouvaient constater concrètement cette vérité suisse méconnue que chaque canton a sa perception propre du fédéralisme.

Jessy Udry était charpentier et entrepreneur. Catholique traditionnel, il avait été l’un des fondateurs du Mouvement chrétien-conservateur valaisan et de l’UDC valaisanne.

Nous venons d’apprendre la mort, à l’âge de 54 ans, de cette force de la nature, frappée par la maladie. Que son épouse et ses quatre filles sachent qu’il laisse un souvenir lumineux à ceux d’entre nous qui l’ont connu.

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