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Plus de loyers inabordables

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2021 26 juin 2015

Les défenseurs des locataires réclament davantage de logements à loyer abordable. Ils estiment que ces derniers sont insuffisamment nombreux face à la quantité croissante d’habitations luxueuses. C’est une revendication à la mode, surtout en année électorale, mais qui semble ignorer les véritables défis immobiliers devant lesquels nous nous trouvons.

Car la réalité est que la Suisse, au contraire, manque cruellement de logements de luxe: il va falloir en construire énormément, et très rapidement, pour des dizaines et des dizaines de milliers de nouveaux habitants pour qui le prix du loyer ne représente en aucun cas un obstacle.

Nous voulons parler ici, bien sûr, des demandeurs d’asile qui font semblant de nous envahir (un journaliste italien a en effet expliqué que «cette impression d’être envahis par les migrants est erronée») et qui revendiquent leur droit à des logements dignes d’eux et de leurs familles. A Genève, ils se battent pour ne pas être hébergés dans des abris de protection civile, locaux dénoncés comme impropres à la célébration du ramadan. Ils ont dû refuser d’autres locaux que la Ville leur proposait, incompatibles avec leurs activités en raison de la proximité d’une forte présence policière.

Ces exemples montrent que les responsables de l’accueil des migrants n’ont pas encore compris le niveau de dignité que ces gens sont venus chercher chez nous. On se souvient qu’en février de cette année, la justice vaudoise s’était montrée incapable de compassion face à un demandeur d’asile yéménite, marié à deux femmes et père de onze enfants, qui dénonçait les conditions insalubres dans lesquelles il était logé: l’appartement de quatre pièces qu’on lui avait mis à disposition à Bière était trop éloigné de Payerne où vivaient d’autres membres de sa famille; il était trop isolé, trop proche des casernes militaires, situé à moins de 500 mètres d’une rivière potentiellement dangereuse pour ses enfants, l’un de ces derniers, mineur, souhaitant par ailleurs disposer d’un appartement séparé.

Afin de loger décemment toutes ces personnes qui placent en nous leurs espoirs de survie, nos promoteurs immobiliers doivent se mettre au travail et réaliser exclusivement, pendant plusieurs années, des logements à loyer inabordable. Ensuite seulement, s’il reste un peu de temps et de béton, on relancera la construction de bunkers pour les indigènes.

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