Un district mal dessiné

La commune de La Sarraz boude le projet de Centre aquatique de Morges, porté par l’association régionale du district. Il en va de même, semble-t-il, des communes voisines, Ferreyres, Pompaples, Orny. On les comprend. Morges n’est pas à deux pas, même si c’est leur chef-lieu. Ces communes sont plus proches d’Orbe, voire d’Yverdon, que des bords du Léman, géographiquement et peut-être moralement.

La Constituante de 2003 voulait faire moderne. Elle a donc relégué aux oubliettes les dix-neuf anciens districts, qui correspondaient parfois à des circonscriptions plusieurs fois séculaires. Mais elle n’a pas trouvé de meilleure organisation territoriale et, restant au milieu du gué, s’est bornée à disposer que les districts devaient être au nombre de huit à douze. Le législateur, par la suite, s’est arrêté à dix, créant au moins trois anomalies: un district du Jura-Nord vaudois démesuré (dont la Justice de Paix semble parfois débordée); un district lémano-alpestre Riviera-Pays d’Enhaut sans autre facteur d’unité que la ligne du MOB; et ce district de Morges englobant la région de La Sarraz, avec Orny outre-Mormont, ainsi que Pompaples (et l’hôpital de Saint-Loup rattaché au réseau hospitalier du Nord vaudois...): le Milieu du Monde ne peut pencher principalement vers l’adret lémanique.

Le directeur de l’Association pour la région Cossonay-Aubonne-Morges se console: «Le district ne va pas se construire en un projet». Gageons qu’il n’intégrera jamais vraiment sa partie la plus septentrionale.