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L’identité nationale en danger

Ernest JominiRevue de presse
La Nation n° 1979 1er novembre 2013

Dans L’Hebdo du 24 octobre M. Antoine Menusier interroge à Paris le philosophe Alain Finkielkraut à propos de son dernier essai: L’identité malheureuse. Concernant la France, sa patrie, l’auteur déclare:

[…] La patrie est, comme le disait Fustel de Coulanges, «une communauté d’idées, d’intérêts, d’affections, de souvenirs et d’espérances». Pourquoi y a-t-il des frontières? Parce que les hommes ne sont pas des dieux. Appartenir à une nation, c’est simplement le fait que, quand un grave événement arrive dans un lieu précis de cette nation, cet événement arrive à tous les citoyens. Ils sont tous concernés d’une manière spécifique. Si le vivre-ensemble est en crise, c’est parce que la France est renvoyée à son identité par une immigration de peuplement nouvelle et qui apporte avec elle des valeurs, des règles, des usages très différents de ceux qui prévalent majoritairement dans notre pays. La France n’a plus confiance en elle, ne sait plus défendre ce qu’elle a d’essentiel. Elle est en train de se transformer en une société multiculturelle, toujours plus crispée, toujours plus violente. […]

A cela s’ajoute le mouvement techno- démocratique qui érige le présent en seul temps réel. Le passé encombre, fatigue, et ceux-là mêmes qui consentent à parler d’identité nationale nous expliquent que cette identité se transforme continuellement, qu’il faut se réjouir de ses métamorphoses et surtout ne plus regarder derrière nous. La destruction du passé est en marche, alors qu’elle est, comme le dit Simone Weil, le plus grand crime. […]

Et plus loin, concernant la révolte des lycéens contre Manuel Valls et l’expulsion récente de la jeune Kosovare:

[…] Mais qu’est-ce qu’on veut? Appliquer la loi ou non? Ouvrir les frontières? Mais si on les ouvre, la société française, qui est en proie à des crispations et des incivilités croissantes, risque d’exploser. Ces lycéens m’inspirent une grande pitié. Ils sont animés par l’amour, un amour très général, très abstrait qui ne leur coûte rien, mais il n’y a pas d’amour – Levinas nous l’a appris – sans sagesse de l’amour. Cela veut dire que pour faire le bien, il ne suffit pas d’être bon ou de croire qu’on est bon. Il faut regarder les faits et non s’enthousiasmer pour des symboles. Il faut aussi réfléchir aux conséquences. […]

Finkielkraut parle pour son pays, la France, dont l’identité nationale est gravement menacée. Notre situation est certes différente. Mais nous aurions avantage à méditer sur les propos du philosophe français afin de préserver aussi notre identité nationale vaudoise.

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