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Visite de l’Académie de police de Savatan

Pierre-Gabriel Bieri
La Nation n° 2022 10 juillet 2015

Le 25 mai dernier, la rencontre annuelle des «amis de la Ligue vaudoise» – qui réunit des proches connaissances, des abonnés de longue date et des soutiens fidèles de nos actions – s’est déroulée aux confins méridionaux du Canton, sur l’ancienne place militaire de Savatan. Ce lieu, qui éveille encore de nombreux souvenirs chez les soldats autrefois affectés à l’infanterie et aux «troupes de forteresse», est occupé depuis une dizaine d’années par l’Académie de Police, chargée de dispenser la formation de base et la formation continue des policiers vaudois et valaisans – en attendant ceux de Genève dès 2016.

Les quelque quarante personnes présentes ont découvert avec intérêt une partie des installations utilisées aujourd’hui, notamment le «Quai des Orfèvres», un ancien cantonnement souterrain dont les salles ont été transformées pour permettre aux policiers de s’entraîner en grandeur nature: fausse discothèque où il faut mettre fin aux bagarres et récupérer des blessés, faux appartement équipé de caméras et de micros pour suivre les étapes d’une intervention, faux tribunal où l’on apprend à gérer les comportements des accusés et du public.

Mais le temps fort de cette visite restera l’entretien avec le directeur de l’école, le colonel Alain Bergonzoli. L’homme aime son métier de policier, qu’il a exercé au sein de la gendarmerie vaudoise en gravissant tous les échelons jusqu’à celui de commandant. Il aime son école à laquelle il voue toute son énergie et dont il a su faire un pôle d’excellence: nouvelles certifications, nouvelles formations pointues, partenariats, contacts internationaux, etc.  Enfin, et surtout, il aime manifestement lancer la réflexion sur le thème de la communauté, des conditions qui assurent son fonctionnement ou son dysfonctionnement, sur la place qu’y occupe le policier et sur les rôles que ce dernier peut ou ne peut pas y jouer. Il a été question de l’éducation, de l’autorité, de la discipline, du commandement, des méthodes pédagogiques, des profils des jeunes aspirants qui se présentent à la formation. La philosophie, l’histoire et les relations internationales y trouvaient leur compte. Emporté par son enthousiasme, et pour le plus grand plaisir de l’assemblée, le colonel Bergonzoli s’est prêté au jeu des questions-réponses bien au-delà de l’horaire qui lui avait été fixé par ses assistants.

Sur les hauteurs de Savatan, la police nous est apparue ce jour-là traditionnelle, solide et courageuse, loin des théories à la mode sur les agresseurs victimes de la société, loin des statistiques lénifiantes censées nous faire croire que ce que nous voyons n’existe pas, ou des attitudes démissionnaires dictées par la peur ou par des choix politiques. Loin aussi du harcèlement hystérique des «dangereux citoyens» qui dépassent la vitesse autorisée de 4 km/h: le thème de la répression routière, qui obnubile certains états-majors de plaine, n’a même pas été abordé lors de notre visite de l’Académie de police, tant les discussions ont été d’un haut niveau.

Les participants se souviendront en outre avec reconnaissance de la gentillesse, de la patience et du soin avec lesquels ils ont été reçus et guidés par le personnel de l’école.

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