Les 75 ans du Centre Patronal

Le 19 juin dernier, à Mézières, le Centre Patronal a réuni plusieurs centaines d’amis et de collaborateurs, ainsi que diverses personnalités, pour fêter ses trois quarts de siècle d’existence.

Après une représentation de la comédie musicale «Cabaret» dans le Théâtre du Jorat, un magnifique repas a été servi aux nombreux invités, dans une grande tente aménagée pour l’occasion en face de la Grange sublime.

Un peu d’histoire

Le dernier numéro du journal Patrons (n° 6, juin 2015) consacre un dossier de plusieurs pages à l’anniversaire de la grande maison de verre de Paudex, sous le titre «Septante- cinq ans d’économie incarnée». Nous en tirons le bref résumé qui suit.

En octobre 1940 naissent les «Groupements patronaux de la Fédération vaudoise des corporations», dans la foulée de la naissance de la paix du travail helvétique.

En 1947, la fédération s’appelle désormais les Groupements patronaux vaudois (GPV). Le «secrétariat patronal», qui devient ensuite le Centre Patronal, s’installe à l’avenue Agassiz 2, à Lausanne.

En 1973, le Centre Patronal ouvre un bureau à Berne. En 1996, les GPV fusionnent avec l’UVACIM (Union vaudoise des associations commerciales, industrielles et des métiers), pour donner naissance à la Fédération patronale vaudoise (FPV), qui devient l’organisation faîtière la plus importante de notre Canton.

En 2000, le Centre Patronal déménage de Lausanne à Paudex, dans des bâtiments neufs, qui sont rapidement trop exigus, et donc agrandis en 2005, puis en 2011.

Il est remarquable de noter que, en trois quarts de siècle, la FPV et le Centre Patronal ont connu seulement six présidents (Charles Viredaz, Roger Ramelet, Bernard Ischy, Philippe Ramelet et Pierre-André Meylan) et quatre directeurs généraux (Raymond Burnat, Philippe Hubler, Jean-François Cavin et Christophe Reymond).

Aujourd’hui, la FPV compte 32’000 membres individuels et 120 associations affiliées. Le Centre Patronal emploie 280 personnes (dont 20 à Berne), réalise un chiffre d’affaires de 60 millions de francs, donne chaque année 20’000 consultations téléphoniques en droit du travail, gère des Caisses AVS et des institutions du deuxième pilier compétitives, organise des centaines de cours de formation dans les domaines les plus divers, etc.

Une doctrine originale

Dès leurs origines, les «Groupements patronaux» se sont inspirés de la doctrine corporatiste, dans le but de pacifier les relations de travail, par le biais de corps intermédiaires entre l’Etat et les individus.

Même si le terme de corporatisme n’a pas très bonne presse de nos jours, il faut souligner que la Suisse et le Canton de Vaud doivent une partie de leur prospérité à la paix du travail, elle-même fondée sur des relations suivies entre représentants des employeurs et des employés.

Par ailleurs, le Centre Patronal joue un rôle important sur le plan politique. Ses relations avec le Conseil d’Etat vaudois ont parfois été tendues, notamment durant la crise financière des années 1990.

A l’échelon fédéral, la grande maison de Paudex et sa succursale de Berne prennent des positions fermes, fondées sur la défense des intérêts de l’économie et contre les empiétements de la Confédération vis-à-vis de la souveraineté des cantons. L’hostilité à la centralisation fédérale et l’attachement au fédéralisme sont des constantes de l’histoire de la FPV et du Centre Patronal, encore bien visibles à l’heure actuelle.

L’originalité de la doctrine du mouvement patronal vaudois réside dans une voie médiane entre le socialisme, où le collectif étouffe l’individu, et le libéralisme, où l’individu fait disparaître les communautés.

Conclusion

Le Centre Patronal se porte bien et il joue un rôle important dans la vie économique de notre Canton. Il est un aiguillon utile sur le plan politique.

Notons enfin que les festivités du 75^e anniversaire se poursuivront les 21 et 22 août 2015, par deux journées de portes ouvertes à Paudex. Si vous n’êtes jamais allés au Centre Patronal, profitez de cette occasion.