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La météo viole nos droits. Et alors?

Jacques Perrin
La Nation n° 2022 10 juillet 2015

La problématique des transsexuels seniors doit être abordée, d’accord. La gay pride de Sion (ou de Buenos Aires) s’est déroulée dans une ambiance bon enfant, bien sûr. Il faut en faire plus pour les migrants, évidemment. La Grèce sortant de la zone euro donne un signal fort, ça va de soi. Pas d’amalgame, c’est usé, admettons quand même.

Toutes ces injonctions, camouflées ou non, ne suffisent pourtant pas à satisfaire notre droit à l’information de chaque jour.

Heureusement qu’il y a les bulletins météo, annonçant les catastrophes que constituent le verglas en hiver et la chaleur en été. Et les médias de nous effrayer avec des températures tropicales ou des frimas sibériens.

Au début de juillet, il a fait chaud, certes. Ce n’était pas encore l’enfer, pourtant les journaux nous ont arrosés (c’est le cas de le dire) d’alertes-canicule, de dossiers (spécial santé estivale), de suppléments (fortes chaleurs), remplis de conseils du plus haut intérêt: Mettez un chapeau! Marchez à l’ombre! Hydratez-vous!

Qu’est-ce que cela signifie?

Il est vraisemblable que les urbains n’ont plus la moindre idée de ce qu’est la nature. Touristes en chambres d’hôtels cinq étoiles, les charmantes miss météo ne connaissent les Tropiques ou la Sibérie que de très loin.

Un trottoir gelé, une autoroute enneigée, une bise glaciale, des enfants forcés de rester à la maison sans papa ni maman au boulot, des coups de soleil ou un sommeil perturbé par la chaleur sont des maux insupportables, car ils piétinent notre droit de participer à l’agitation ambiante, d’être performant au bureau, de contribuer à la croissance, de booster l’économie, voire de faire la fête, ou parce qu’ils bafouent le risque zéro, qu’ils mettent en danger les plus démunis et les plus fragiles, qui ont bien le droit de vivre en sécurité, malgré le froid, le chaud, la neige, les tempêtes, etc.

Mais peut-être souhaitons-nous tous, en secret, au plus profond de nous-mêmes, que la dureté des éléments limite parfois la liberté dont nous ne savons que faire, qu’un hiver rigoureux ou un été caniculaire nous permettent enfin de ralentir le rythme…

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