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Juvenilia CXXI

Jean-Blaise Rochat
La Nation n° 2022 10 juillet 2015

Né à Morges il y a une quinzaine d’années, Jan Firkušný s’exprime en français avec l’accent local. En famille, la langue du cœur l’emporte: le tchèque. Il y a quelque temps, sollicité de remplir une énième fiche de statistiques pour on ne sait quel bureau, à la rubrique «nationalité» il déclare: «Vaudois».

Quelques jours plus tard, Jan regimbe devant deux minuscules quatrains de Rilke:

Pays, arrêté à mi-chemin

entre la terre et les cieux,

aux voix d’eau et d’airain,

doux et dur, jeune et vieux,

comme une offrande levée

vers d’accueillantes mains:

beau pays achevé,

chaud comme le pain!

J’essaie de capter sa curiosité par des moyens obliques:

– De tous vos camarades, vous êtes le mieux placé pour devenir le spécialiste de Rilke: pragois comme lui, francophone comme lui; et de surcroît quelque peu valaisan, comme lui…

– Je ne suis pas valaisan!

– L’année passée, vous m’avez montré des photos de vos vacances à Arolla. Vous connaissez les paysages des Vergers, des Quatrains valaisans qui ont inspiré Rilke. Vous avez de ce pays une perception charnelle qui doit vous aider à comprendre le lyrisme du poète…

 – Je ne suis pas valaisan.

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