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Le BIC, propagandiste du régime

Jean-François Cavin
La Nation n° 2022 10 juillet 2015

L’officialité, à laquelle les médias ont volontiers emboîté le pas, a célébré le 1er juillet, avec d’émouvants trémolos, les dix ans de l’allocation de maternité légale obligatoire; non sans relever que la Suisse reste modeste dans ce domaine en regard de la générosité d’autres Etats.

Nous avons plutôt tendance à marquer cette date d’une pierre grise. Avant l’étatisation de cette prestation, les femmes enceintes et accouchées bénéficiaient déjà de leur salaire pendant une période qui pouvait égaler ou dépasser les quatorze semaines légales actuelles; et c’était un chapitre important de plusieurs conventions collectives de travail, dans les métiers majoritairement féminins. Il n’y a pas de quoi fêter la déresponsabilisation des employeurs et des partenaires sociaux.

L’Etat de Vaud a fait encore plus fort. Dans un communiqué de son Bureau d’information et de communication (BIC), placé sous l’en-tête et les armoiries du Canton, il ajoute à la commémoration standard un couplet de son cru:

Pourtant, des problèmes persistent et des questions demeurent sans réponse. Pourquoi les femmes craignent-elles autant d’annoncer leur grossesse sur le lieu de travail? Quid du salaire versé en cas d’hospitalisation du nouveau-né ou de la femme à la suite d’un accouchement difficile? Les conditions de travail sont-elles systématiquement aménagées afin de protéger la santé de la femme enceinte et de l’enfant? Comment expliquer les réticences envers le congé-paternité dont l’absence contribue à renforcer le partage traditionnel des tâches entre les parents?

Ce chapelet d’insinuations sur les insuffisances des dispositions en vigueur, d’accusations sans preuves sur le comportement des entreprises, de revendications mal camouflées et de propagande en faveur de la théorie du genre est parfaitement déplacé de la part d’un office public. On espère que des députés sauront sanctionner ce dérapage en rognant le budget du BIC.

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