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NON à une région de santé romande

Félicien Monnier
La Nation n° 2237 6 octobre 2023

La proposition de quelques conseillers nationaux PLR en faveur d’une «région de santé romande» fleure bon la planification lourde et opaque. Elle verra gonfler une entité échappant totalement au contrôle politique des cantons auxquels les Chambres pourraient l’imposer.

Les cantons romands subiront sur les trente prochaines années une croissance démographique colossale. Elle posera, de son seul fait propre, des problèmes encore inconnus aujourd’hui. Ces nouveaux problèmes compenseront les très hypothétiques économies d’échelle qu’espère Mme de Montmollin. Face à la croissance démographique, nous continuerons de prôner la décentralisation administrative, et le renforcement des compétences cantonales.

L’Hôpital universitaire unique – certes «multisites» – devra lui-même être un colosse, notamment en personnel administratif. Ses tâches de coordination toucheront des domaines aussi divers que les règles d’hygiène alimentaire cantonales, les marchés publics, ou le dialogue syndical. Soit le monstre s’effondrera, soit il servira de prétexte à encore plus de centralisations.

Sans compter les conséquences d’une telle mesure sur l’organisation universitaire. L’enseignement de la médecine n’est pas cloisonné et s’ouvre à la biologie, à la pharmacie ainsi qu’à la médecine dentaire, voire vétérinaire si Berne se trouve impliqué. L’EPFL et sa section de «sciences de la vie» devra également avoir voix au chapitre. Ce projet – qui s’inspirera très probablement du projet triangulaire qui avait vu la pharmacie lausannoise aller à Genève au début des années 2000 – concrétisera une étape supplémentaire d’un processus de centralisation universitaire commencé il y a une génération au moins.

Cette proposition est pire qu’une mauvaise idée. C’est une erreur.

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