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Vallotton au Grand Palais

Jean-François Cavin
La Nation n° 1980 15 novembre 2013

Le Grand Palais, à Paris, présente une importante exposition consacrée à Félix Vallotton, le plus grand peut-être des peintres vaudois – que nous devons un peu partager avec son pays d'adoption même s'il n'a jamais rompu les solides liens qui l'attachaient à sa terre d'origine. C'est une exposition riche et bien conçue, qui fait honneur au maître de l'Ecole… des inclassables. Richesse: avec cent onze peintures et d'autres créations, on y contemple, en plus des œuvres venues des musées de Lausanne, de Genève et de Zurich, que l'amateur voit parfois chez nous, celles du Musée d'Orsay, d'autres musées suisses et européens (et même d'Amérique) et de nombreuses collections privées, qu'on a rarement l'occasion d'admirer. Quant à la présentation, elle est intelligemment articulée non pas selon l'ordre chronologique, mais par chapitres thématiques: les portraits, les paysages, «l'opulence de la matière» (où voisinent un jambon et un fessier féminin), «la femme et son double», «c'est la guerre», etc.

Une fois de plus, cette exposition met en valeur le génie de cet artiste complet. Le dessinateur hors pair, qui trace des ondulations voluptueuses, est aussi un coloriste virtuose, avec des hardiesses parfaitement maîtrisées; et ce coloriste, c'est aussi le maître du noir-blanc, dont plusieurs célèbres bois sont accrochés à Paris. Un académisme apparent n'empêche pas un sens de la mise en scène d'une profonde originalité, avec des enfilades, des plongées, des gros-plans pleins de signification. Même ses grands machins mythologiques peuvent être vus comme une manière de mimer l'académisme en le poussant à ses limites pour mieux s'en amuser. C'est que l'artiste, même fidèle à ses sujets, sait s'en détacher avec un sens subtil de l'humour et de la provocation.

L'exposition du Grand Palais, ouverte tous les jours sauf le mardi (vérifier sur internet pour la période des Fêtes), dure jusqu'au 20 janvier 2014.

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