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Le bon journaliste et le mauvais journaliste

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 1994 30 mai 2014

Deux journalistes enlevés par des militaires – un mélange de soldats de l’armée régulière et de mercenaires –, puis emmenés avec des sacs en plastique sur la tête, accusés de posséder une arme de guerre qu’on a posée à côté d’eux, menacés de mort, frappés à coups de pierre, maintenus pendant des heures dans un trou ou dans des cages métalliques, transférés dans différents lieux, détenus sept jours avant d’être libérés sur intervention d’un potentat étranger en manque de publicité. Voilà un thème qui aurait pu susciter à travers toute l’Europe une émotion médiatique intense, des images poignantes, des commentaires prononcés d’une voix tremblante d’indignation. Les éditorialistes et les présentateurs vedettes auraient pu arborer un ruban sur le revers de leur veston et afficher quotidiennement, en énormes chiffres rouges, le nombre de jours de détention de leurs confrères. On aurait demandé à la population de placer des bougies sur le rebord des fenêtres. «S’attaquer à des journalistes, c’est s’attaquer à la démocratie! A la civilisation! Plus jamais ça!», auraient proclamé en chœur les gens du métier, dont on connaît le corporatisme chatouilleux.

Pourquoi n’a-t-on rien vu de tout cela? Parce que Marat Saytchenko et Oleg Sidiakine couvraient les événements en Ukraine pour le compte d’une chaîne de télévision russe. Ils sont donc certainement des suppôts de leur diabolique président. En tous cas pas de véritables «confrères». Et puis, ils ont probablement menti sur les détails de leur captivité – pas comme les journalistes occidentaux qui, eux, ne disent toujours que la stricte vérité.

Au fond, il est plutôt rassurant de constater que les gens des médias sont à l’image de la population: ils n’aiment pas beaucoup ceux qui ne sont «pas comme eux»!

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