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Une heure musicale exceptionnelle

Jean-Jacques Rapin
La Nation n° 1963 22 mars 2013

Les dix années d’activité de Jesus Lopez-Cobos à la tête de l’Orchestre de Chambre de Lausanne laissent un souvenir lumineux. Sa haute personnalité et sa vaste culture ont amené notre ensemble vaudois à un niveau de qualité qui lui ont ouvert les portes des salles de concert loin au-delà de nos frontières.

Il y a plus. Désireux de conserver son domicile dans notre ville, Jesus Lopez-Cobos exprimait ainsi un attachement qu’il vient de prouver d’une manière éclatante en répondant à une invitation de la Haute Ecole de Musique et Conservatoire de Lausanne (HEMU) et des responsables musicaux de l’OCL. A la tête d’un orchestre considérable, formé des représentants des deux institutions, soit seize premiers violons, quatorze seconds violons, douze altos, dix violoncelles et huit contrebasses (!) il a accepté de préparer et de présenter l’immense 2e Symphonie, en mi mineur, de Rachmaninoff, œuvre trop rarement jouée, d’un souffle épique puissant et d’une intensité expressive qui marient les derniers effluves romantiques aux mystère de l’âme russe.

Une gageure incroyable! unir les forces d’un orchestre rompu à toutes les finesses du métier à celles qui émanent de jeunes en dernier stade de formation, mais les unir en sorte que jamais n’apparaisse le moindre doute quant à la cohésion, voire à la fusion qui en résultent, voilà qui en dit long sur le charisme du chef et de «l’éducateur d’orchestre» Jesus Lopez- Cobos. Et les ovations qui ont salué cette splendide interprétation permettent de se demander pourquoi une si belle réussite artistique n’aurait pas pu faire l’objet d’un concert d’abonnement.

Enfin, une exécution d’un tel niveau nous conduit à deux réflexions, aussi positives l’une que l’autre. La première démontre d’une façon évidente ce qu’est devenue la qualité de l’enseignement de l’HEMU, qui a atteint celui des autres grands conservatoires suisses ou étrangers. La seconde concerne l’OCL, sur le point de prendre congé de son chef Christian Zacharias, digne successeur de Jesus Lopez-Cobos, qui laisse un orchestre dans un état de santé remarquable à tous points de vue, y compris le geste porteur d’accueillir de jeunes futurs collègues… Cet état de santé si favorable, que chaque auditeur perçoit avec joie, pourrait bien être le résultat de ces vingt-trois années de bonheur que vient de vivre l’OCL: dix ans sous la conduite de Jesus Lopez-Cobos, treize ans sous celle de Christian Zacharias…

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