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La théorie du genre et le choc des civilisations

Jean-François Pasche
La Nation n° 1986 7 février 2014

Mercredi 29 janvier, nous avons accueilli l’essayiste David L’Epée dans le cadre des traditionnels entretiens hebdomadaires. Le sujet abordé était la théorie du genre et ses contradictions avec le bien-pensant de gauche qui la promeut. La théorie du genre est une idéologie visant à «libérer» l’humain des contraintes imposées par la nature. Selon elle, le sexe biologique et le genre, féminin et masculin, sont tout à fait dissociés. C’est la culture, et les préjugés et stéréotypes qu’elle transporte par tradition, qui ont forcé l’individu né avec tel sexe d’appartenir au genre correspondant. Il s’agit pour les tenants du genre de briser ces liens jugés arbitraires dans une négation totale de la nature des choses. Le bien-pensant est lui, grossièrement, défini par les trois valeurs révolutionnaires: progresser dans la liberté, l’égalité et la fraternité. Le genre semble dès lors bien s’intégrer dans le bien-pensant, car il est un moyen de progrès vers plus de liberté. Cependant, promouvoir en même temps la fraternité avec l’opprimé, aujourd’hui l’émigré, et le genre semble incompatible. En effet, la plupart du temps, les émigrés s’opposent à l’idéologie du genre et à la défense des LGBT qui en découle. En outre, ils ne s’identifient pas à l’Européen de souche bien-pensant; ils tiennent encore à leurs traditions. Concilier la promotion de la théorie du genre avec la liberté et l’égalité des immigrés au nom de la fraternité s’avère ainsi compliqué. A ce titre, il est frappant de constater qu’en France, la résistance contre l’enseignement du genre à l’école obligatoire provient en grande partie des milieux de l’immigration. Un choc des civilisations entre les émigrés majoritairement conservateurs et les occidentaux déconnectés du réel est de ce point de vue envisageable. Ce n’est là que la principale contradiction entre idéaux modernes. M. L’Epée en a donné d’autres, notamment en nous entretenant longuement sur le féminisme.

Au fond, d’après nous, toutes ces contradictions naissent du fait que la théorie du genre et toutes ses variantes sont un produit typiquement occidental, né du rejet de la Vérité; après avoir nié la présence de Dieu, l’Européen a nié la création et à présent il nie la nature. Désormais, rien ne devrait exister en dehors de ce que l’homme veut et décide en pleine liberté, sans être contraint par rien ni personne, même pas par sa nature. Dans cette optique, des programmes d’éducation ont été imaginés, où a été évacuée toute référence au genre. Par exemple, on donne des noms neutres aux enfants. Cette méthode est déjà expérimentée en Amérique dans des écoles privées. Là-bas, un enfant de six ans ne sait pas ce que sont une fille et un garçon. Des projets pilotes semblables sont lancés en France, où le genre est devenu une discipline à part entière dans l’école obligatoire. En Suisse, le genre s’immisce de plus en plus dans les programmes scolaires, notamment via l’éducation sexuelle. L’Aspics (Association des parents intéressés et concernés par la scolarité) montre bien, sur son site internet, comment le genre est progressivement introduit dans les cantons romands. Nous vous invitons à vous rendre sur www.aspics.ch pour vous faire une idée précise sur la question. De plus, le programme fédéral d’éducation sexuelle est particulièrement inquiétant. Par son application, les enfants dès la maternelle se verraient forcés de suivre des cours fortement inspirés par la théorie du genre. L’initiative «contre la sexualisation à l’école maternelle et à l’école primaire» a abouti et le débat aura lieu; il s’agira alors d’avoir les idées claires, car nous croyons réellement que la théorie du genre est dangereuse. Si remplie de contradictions, elle a la capacité de jeter les adolescents sensibles dans un épais brouillard, où ils n’auraient de cesse de se questionner sur leur appartenance à un genre ou l’autre, sur l’existence du réel. Le gender est la négation de toute réalité, sensible ou surnaturelle, au nom d’une liberté absolue qui s’éloigne au fur et à mesure que l’on impose des absurdités dans le but de l’atteindre.

A mercredi prochain!

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