La Suisse, Etat social
La Confédération helvétique passe souvent pour être un îlot de richesse, aux salaires élevés, à la fiscalité légère et, par conséquent, aux dépenses sociales limitées. Cela n’est pas tout faux, mais pas vraiment juste non plus si l’on regarde de près.
Fiscalement, les Cantons suisses sont au nombre des rares Etats qui imposent la fortune, le revenu de la fortune étant aussi taxé. La plupart des pays d’Europe ne le font pas, en particulier nos voisins d’Allemagne et de France, ni les Etats-Unis d’Amérique. Parmi les quelques Etats qui connaissent cet impôt, il remplace parfois l’impôt sur le revenu de la fortune mobilière (Liechtenstein, Norvège). Dans l’ensemble, la fiscalité est assurément légère à Zoug, mais pas particulièrement dans le Canton de Vaud…
Quant aux dépenses sociales, selon un relevé récent d’un institut de recherche économique, la Suisse est loin d’être économe. Calculées en francs suisses et à parité de pouvoir d’achat (nous insistons sur cette précision essentielle), elles dépassent de 30% la moyenne européenne. Celle-ci est de CHF 17'400 par habitant, la Suisse affiche CHF 23'800, davantage que l’Autriche, que l’Allemagne, que le Danemark (CHF 22'500 dans ce pays très collectiviste). Elles ont doublé depuis 1995, en francs constants (c’est-à-dire corrigés de l’inflation).
Certes, ces dépenses incluent l’assurance-maladie et la santé publique, et notre système de santé est performant. Certes, en regard du PIB qui est florissant, nous sommes moins haut dans le classement et nous en avons les moyens. Il n’en reste pas moins que la facture sociale est l’une des plus lourdes d’Europe pour l’habitant de l’Helvétie, et certains partis partageux devraient cesser de nous présenter comme d’affreux libéraux.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Université pour tous – Editorial, Félicien Monnier
- Fusion ou… fission? – Evan Lumignon
- Le volume XIII de l’Encyclopédie vaudoise – Daniel Laufer
- Ça bouchonne à Bruxelles – Jean-François Cavin
- Trois façons de décider en assemblée – Olivier Delacrétaz
- LPP: réformer n’est pas dénaturer – Jean-Hugues Busslinger
- Encore des mercredis – Benjamin Ansermet
- Nous avons les conséquences – Jacques Perrin
- Echos vaudois des JO de Paris 2024 – Antoine Rochat
- De la matouphobie au félinicide – Le Coin du Ronchon