Mères porteuses

Devant un passage clouté, j’arrête ma voiture pour laisser passer une jeune maman. Elle tient un garçonnet par la main, un plein panier de l’autre, et arrive encore à porter un gros camion de plastique multicolore et une trottinette suspendue à deux doigts. Quel encombrement, et pourtant quelle aisance!

Les femmes savent porter. Nous avons tous dans notre mémoire les images de ces Africaines avec un négrillon dans le dos et une cruche énorme sur la tête. Chapeau! Nos Vaudoises font tout aussi bien, sauf qu’elles n’utilisent pas leur tête (si l’on ose dire). En voici encore une avec un cornet de vivres dans chaque main, un manteau d’enfant au bout des doigts, le bambin au creux de la hanche (dessinée à cette fin, n’en doutons pas) et un bouquet de fleurs à l’angle du coude; on dirait quelque déesse hindoue aux bras multiples. Et, chargé de ces écrasants fardeaux, le sexe dit faible ne fléchit pas; nos dames accomplissent même ces prouesses avec grâce, alors qu’un mâle, vous lui mettez trois poireaux dans les bras et il a déjà l’air pataud. Indéniable supériorité du genre féminin!

C’était notre rubrique sur l’inégalité des sexes en l’honneur de la Fête des Mères.