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Reflets de notre vie musicale

Jean-Jacques RapinAspects de la vie vaudoise
La Nation n° 1993 16 mai 2014

L’article Déluge de notes sur le Pays de Vaud, paru dans La Nation du 2 mai 2014 sous la plume de Frédéric Monnier, dresse un tableau impressionnant de la vie musicale de nos régions en ce début de printemps. Impressionnant par le nombre de ses manifestations, leur répartition géographique, de Payerne et du Pays-d’Enhaut aux rivages lémaniques en passant par La Vallée, leur variété, leur originalité même, sans parler de leur ambition – des Passions et de la Messe en si mineur de Bach au Golgotha, de Frank Martin.

Une telle abondance est significative, que l’on peut saluer avec reconnaissance. Voici une trentaine d’années, le grand musicologue belge Harry Halbreich, bon observateur de notre contrée et de son tissu social, n’a-t-il pas dit?: «[…] la Suisse romande est comparable à la Bohême et à la Moravie (dont on se souvient qu’elles sont le berceau de l’Europe dans ce domaine) pour l’intensité de sa vie musicale, et cela grâce au chant d’église et au travail des Ecoles normales.» Une imprégnation, une double action, qui portent aujourd’hui leurs fruits. Continueront-elles à remplir une mission aussi nécessaire? Surtout que se manifeste encore une évolution nouvelle, celle de la place occupée par la musique spirituelle, une place grandissante. Signe des temps, tout se passe comme si l’on assistait à un glissement du «cultuel» vers le «culturel». Est-ce pour répondre à un besoin de cet ordre?

Au vaste tableau de Frédéric Monnier, il convient d’ajouter deux éléments très positifs. Le premier concerne l’Orchestre de Chambre de Lausanne. La récente présentation de sa saison 2014-2015 le démontre à l’évidence. Malgré l’absence d’un directeur artistique, un programme de haute qualité et d’un remarquable intérêt a été mis sur pied, et cela, au moment du transfert de l’activité de l’orchestre à l’Opéra de Lausanne, durant les travaux de réfection de la salle actuelle. Une double tâche considérable. Espérons que cette nouvelle étape, même transitoire, se révèle aussi féconde que l’a été, à l’époque, le passage de Beaulieu au Métropole – doublement du nombre de concerts d’abonnement, augmentation spectaculaire de la fréquentation, etc. L’OCL, véritable ambassadeur de culture, le mérite amplement.

Le second veut rappeler l’activité de l’Orchestre Symphonique Universitaire de Lausanne. Sa présentation, le 19 mars écoulé, d’une œuvre aussi exigeante que la 4e Symphonie de Bruckner, sous la direction de Hervé Klopfenstein, a été saluée comme un grand moment. Fort de près de cent membres – tous amateurs, pour certains de formation musicale de très bon niveau – l’ensemble, conscient de l’enjeu, fait preuve d’une discipline et d’un engagement présent dans tous les registres, véritablement au service de l’œuvre. En tant que tel, l’OSUL représente un lien chargé de sens entre l’UNIL et l’EPFL. Souhaitons que les autorités politiques et universitaires en soient conscientes et soutiennent une telle mission.

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