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La bonne éducation a disparu dans les poubelles de l’histoire

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 1993 16 mai 2014

A une époque où l’éducation des enfants se résume à leur enseigner la démocratie, l’écologie, la mobilité douce, le féminisme et la lutte contre l’extrême-droite, on doit déployer des trésors d’imagination pour trouver un moyen d’expliquer aux gens comment ils doivent se comporter en société. Dire bonjour aux personnes qu’on croise, ne pas les bousculer, leur tenir la porte si elles nous suivent, mettre sa main devant sa bouche quand on baille ou qu’on éternue, s’essuyer les pieds et se laver les mains quand on rentre, ne pas mettre ses pieds sur les sièges, ne pas importuner les autres avec sa musique – ou ce qu’on considère comme de la musique –, éviter de vomir en pleine rue, mettre son clignotant pour indiquer tout changement de direction (nonobstant les réticences de certains anarchistes, y compris de droite), payer ses factures, être ponctuel, faire preuve de fédéralisme, lire La Nation: tout cela n’a absolument plus rien de naturel pour le citoyen du XXIe siècle.

En bonne théorie socialiste, il appartient donc à l’Etat de suppléer à la démission parentale et d’éduquer les grands enfants que nous sommes. Dans ce domaine, la Ville de Lausanne a décidé de lancer une «campagne de sensibilisation ludique» pour lutter contre les déchets sauvages que les malappris jettent par terre: une vingtaine de poubelles sonores ont été installées, qui disent merci ou se lèchent les babines lorsqu’on y jette des déchets.

Les délais de rédaction nous empêchent hélas de tester par nous-mêmes cette nouvelle invention, mais nous lisons dans le quotidien rouge de la capitale que, «quand le Lausannois glissera ses déchets dans la gueule de Slurpon, Gluton ou Cylcon, il entendra un rot, un merci ou encore un lèchement de babines».

On pourra bientôt réfléchir à une nouvelle campagne de sensibilisation contre les malappris qui rotent en public et font des bruits avec leur bouche en mangeant.

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